Contrairement aux autres pratiques ésotériques qui datent de l’Antiquité avec des sources orientales, la divination par le tarot est un art relativement récent. Il est né au cœur même de l’Europe. C’était à l’origine un simple jeu, mais les figures allégoriques de certaines cartes ont par la suite donné lieu à des interprétations plus complexes.
Le jeu de cartes
Le tarot est d’abord un jeu de cartes aux multiples variantes. Il utilise des paquets de cartes également appelés tarots. Il est apparu dans le Nord de l’Italie vers le XVe siècle, soit environ un siècle après l’arrivée des cartes à jouer en Europe grâce aux Arabes. La variante la plus connue est le tarot de Marseille. Celui-ci compte au total 78 cartes. Celles-ci se répartissent en quatre paquets à enseignes, 21 cartes d’atout et une dernière carte appelée « le Fou ».
Chacune des quatre couleurs comporte dix cartes à point et quatre figures. Les cartes d’atout ou « triomphes » portent chacune un nom spécifique, dont le plus fort est Le Monde. Les enseignes ou couleurs latines sont les bâtons, coupes, deniers et épées. Il existe plusieurs variantes des jeux à enseignes latines, mais elles comptent moins de cartes que le tarot de Marseille : le tarot piémontais, le Troccas suisse, le tarot sicilien ainsi que le tarot de Boulogne. D’autres variantes régionales existent. On peut citer notamment les enseignes françaises (pique, carreau, cœur et trèfle) ou allemandes (cœur, grelot, gland et feuille). Le tarot joué en Europe Centrale compte 54 cartes.
Évolution vers une signification ésotérique
L’origine du mot « tarot » reste inconnue malgré les nombreuses hypothèses émises à ce sujet. On sait seulement que les termes taraux ou tarrochi sont apparus au XVIe siècle. Les premières cartes ont été vraisemblablement confectionnées en 1425 pour Visconti, duc de Milan. Le jeu s’est propagé en Europe avec la conquête italienne, mais le tarot n’a pris ses dimensions divinatoires qu’au XVIIIe siècle. En 1781, un Français nommé Antoine Court de Gébelin sort un ouvrage intitulé Le Monde primitif, dans lequel il attribue aux cartes de tarot une signification ésotérique. Il avance également que la pratique vient de l’Égypte antique. D’autres ouvrages suivront pour parler de l’usage divinatoire des tarots. On peut citer entre autres Manière de se recréer d’Etteila ou The Pictorial Key to Tarot d’Arthur Edward Waite, dont la publication a suivi la sortie d’un nouveau jeu de tarots. Au fil du temps, les auteurs rapprocheront le tarot de certains éléments égyptiens ou hébraïques. Eliphas Lévi va par exemple faire correspondre chaque carte additionnelle issue des 22 atouts à une des 22 lettres de l’alphabet hébreu mosaïque.
L’usage du tarot divinatoire
C’est surtout le tarot latin qui est utilisé dans la pratique divinatoire, le tarot français est presque exclusivement dédié au jeu. Dans le contexte ésotérique, les cartes sont appelées « arcanes » ou « lames ». Les 22 cartes additionnelles ou atouts sont les « arcanes majeurs ». Les cartes numérales (cartes à point et figures) sont les « arcanes mineurs ». Les arcanes majeurs présentent des figures allégoriques et s’appellent du Ier au XXIe : le Bateleur, la Papesse, l’Impératrice, l’Empereur, le pape, l’Amoureux, le Chariot, la Justice, l’Ermite, la Roue de Fortune, la Force, le pendu, la Mort, Tempérance, le Diable, la Maison Dieu, l’Étoile, la Lune, le Soleil, le Jugement et le Monde. Ces noms peuvent parfois changer (ex : le Bateleur peut devenir le Magicien), mais l’interprétation reste la même. La XXIIe carte, le Fou, est également intégrée aux arcanes majeurs. Le tirage peut être effectué par le spécialiste (appelé taromancien ou tarologue) ou par le consultant. Il existe plusieurs modes, mais le plus courant est le tirage en croix qui tire quatre lames disposées en croix sur la table. Sur Internet, le consultant n’a qu’à cliquer pour choisir ses cartes. Le possibilité d'effectuer un tirage de tarot gratuit sont très nombreuses.